Nous nous sommes engagés à pratiquer et à transmettre l’AIKIDO tel que le concevait Maître NOCQUET :
• Selon sa dimension éthique, dont les éléments sont implicites dans l’enseignement de Maître NOCQUET, qui n’a eu de cesse d’en exposer les aspects dans ses ouvrages articles et interviews.
• Dans la continuité de l’esprit d’ouverture de Maître NOCQUET, qui, bien qu’il eut ses formes propres, reconnaissait la valeur d’autres façon de faire, en cohérence avec ce qu’il appelait « la richesse des différences ».
• En transmettant les éléments posturaux fondamentaux et respiratoires dont les AÏKI- TAÏSO peuvent se faire le lieu d’un travail systématique ; Maître NOCQUET insistait sur leur importance et les englobait dans la notion de « forme de corps ».
• La dimension martiale comme pierre de touche de la pratique. Ayant également étudié le Ju-Jutsu avec Maître KAWASHI, Maître NOCQUET ne perdait pas de vue les dimensions d’efficience et d’efficacité de l’AIKIDO : l’expertise confinait pour lui à la capacité, à terme, d’exécuter les mouvements avec la même éthique non violente dans un contexte où « UKE fait ce qu’il veut, TORI fait ce qu’il peut ». Il en découle que :
◦ en dehors du contexte du KATA, les formes de corps de UKE ne sont codifiées qu’au minimum.
◦ les techniques sont sobres, épurées de tout ce qui n’est pas utile ; selon la formule de Maître NOCQUET : « il faut pas mettre de pattes aux poissons ».
• En abordant l’AIKIDO de manière intuitive plus que déductive. Maître NOCQUET privilégiait le ressenti par rapport à l’analyse cartésienne et l’enseignement par l’exemple plutôt que par le verbe : « sentir, c’est mieux que comprendre » et « l’AIKIDO, c’est 95% de transpiration et 5% de philosophie » avait-il coutume de dire. Ceci implique :
◦ une pratique dynamique et intense au cours de laquelle les techniques sont répétées inlassablement,
◦ l’exécution fluide des mouvements, conduits avec des accélérations uniformes (flux et reflux / pleins et déliés) cohérentes avec leur pragmatisme et qui en assurent la continuité,
◦ l’abord de la technique par la conduite du déséquilibre de l’assaillant sans opposition grâce à des mouvements circulaires, avant d’entrer dans le détail de positionnements circonstanciés particuliers ; toutefois, le pratiquant doit intégrer les éléments de précision indispensables au fur et à mesure de sa progression : « l’AIKIDO ne souffre pas la médiocrité » selon les termes de Maître NOCQUET,
◦ un enseignement qui n’est pas fondé sur un parallèle systématique entre le travail à mains nues et le travail aux armes.
Ces notions sont représentées symboliquement dans le logo que Maître NOCQUET a choisi pour le G.H.A.A.N.
• La compréhension du répertoire technique comme une arborescence de principes et non comme liste abécédaire de mouvements immuables. Pour Maître NOCQUET la valeur d’un pratiquant ne se mesurait pas aux nombres de techniques qu’il connaissait ; certains mouvements qu’il appelait « les techniques de bois » (concept envisagé de nos jours sous le terme KIHON-WAZA) recelaient pour lui l’essence de l’art et, comme tels, devaient servir de référence fondamentale ; « si on devait ne garder que deux mouvements, disait-il, ce serait UDE OSAE et IRIMI NAGE » :
◦ le premier pour la notion de déséquilibre induit par une déstabilisation de la structure posturale de l’assaillant par le biais du contrôle de son coude,
◦ le second pour la notion de prise de décision dans l’instant, c’est-à-dire d’une action en synergie et non d’une réaction.
• L’importance accordée au « KATA des cinq principes », dont la pratique est dévolue au développement de la sensibilité à l’union des énergies ; en outre dans tous les mouvements du KATA on retrouve les deux principes fondamentaux des « techniques de bois » UDE OSAE et IRIMI NAGE.
La précision du pratiquant dans la réalisation du KATA est le reflet de sa maturité.
• Le travail aux armes envisagé comme le prolongement de la pratique à mains nues, avec les mêmes critères techniques de fluidité et d’harmonie, non comme une spécialisation.
Maître NOCQUET considérait le travail aux armes comme une pratique de haut niveau : dans ce contexte, les notions martiales de vigilance, de distance et de timing sont ramenées au premier plan ; pour pouvoir être abordées dans le mouvement elles requièrent une maturité technique certaine.
Afin que le pratiquant puisse accéder à ce haut niveau d’exigence, le travail aux armes doit être abordé progressivement tout au long de son avancement, de sorte qu’il puisse assimiler petit à petit les bases de maniement requises.
• Dans l’enseignement de Maître NOCQUET l’étiquette était présente mais implicite ; sans être formalisée elle recouvre, aujourd’hui encore, le respect fondamental et la justesse dans l’attitude adaptés aux circonstances.